Cette affaire sordide est l’une des histoires les plus importantes du Mexique depuis de nombreuses années.
Non seulement la police municipale d’Iguala, dans l’État du Guerrero, a mitraillé les autobus dans lesquels se déplaçaient les étudiants et a fait six morts, mais elle en a fait littéralement disparaître 43 autres.
Même au Mexique, c’est difficile de faire disparaître des personnes, la spécialité des narcotrafiquants. Mais 43 d’un coup, c’est un comble.
Tout ça parce qu’on les soupçonnait de vouloir perturber une activité du maire et de son épouse.
Cela fait des années qu’on sait et qu’on dit que les corps de police et la politique à bien des niveaux sont infiltrés par le crime organisé. Le phénomène touche des milliers de municipalités et bien des États.
Celui qui a donné l’ordre d’arrêter les étudiants, le maire d’Iguala, et son épouse sont en prison. Des dizaines d’agents de la police municipale également. Cette affaire est la preuve éclatante de cette infiltration.
Il faut être sur place pour sentir cette terreur sourde des habitants d’Iguala, qui savent et voient des choses horribles tous les jours dans leur ville et dans les environs. Et personne ne veut, personne ne peut en parler.
Il faut être sur place aussi pour sentir la détresse des familles des 43 disparus, dans l’angoisse depuis maintenant cinq semaines. Ils sont persuadés que leurs enfants sont encore vivants, malgré la version officielle qui les a décrétés morts.
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