Les Vénézuéliens ont intérêt à aimer voter. Ils devront recommencer bientôt. Heureusement, le système est bien rodé, on l’a vu à l’élection présidentielle du 7 octobre.

Élection de 24 gouverneurs le 16 décembre 2012
En fait, il s’agit d’élire 23 gouverneurs et le maire du Grand Caracas, pour un mandat de quatre ans.
En 2008, ces élections ont servi de test pour une opposition complètement discréditée qui commençait à se réorganiser à la suite du coup d’État manqué de 2002 et de son boycottage incompréhensible des élections législatives de 2005.
En 2008, le PSUV (Parti socialiste unifié du Venezuela) fait élire 15 gouverneurs et l’opposition, 9. Mais du côté de l’opposition, ce sont des poids lourds : à la marie du Grand Caracas, Antonio Ledesma et les gouverneurs d’États urbains et peuplés : Carabobo (Valencia), Lara (Barquisimeto), Miranda (Petare, banlieue de Caracas), Tachira (frontière colombienne), Zulia (Maracaibo).
Les gouverneurs du PSUV sont des amis d’Hugo Chavez, plusieurs sont d’anciens militaires.
Le 16 décembre ces candidats chavistes se présenteront sous les couleurs du GPP « Gran Polo Patriotico » et ceux de l’opposition sous celles de la MUD « Mesa de la Unidad Patriotica ».
Comme le président, les gouverneurs sortants ont le droit de se représenter.

Élection des maires le 13 avril 2013
Dans son projet de réforme de la Constitution rejeté en 2007, Hugo Chavez voulait créer, en parallèle aux mairies, des conseils communaux (article 16, une nouvelle géométrie du pouvoir). Qu’importe, à partir de lois votées par l’Assemblée nationale, il veut créer 21 004 conseils communaux entre 2013 et 2016, plus 2699 autres chaque année, entre 2017 et 2019, pour couvrir l’ensemble de la population.
C’est la « démocratie participative », composante du projet de « socialisme du XXIe siècle », qu’Hugo Chavez, au cours de son nouveau mandat de 2013 à 2019, veut rendre irréversible.
« Cela [les Conseils communaux] ne va en rien affaiblir » les gouvernements régionaux, a dit Hugo Chavez (Últimas Noticias 11/9/2012). Précisément, ce que craignent les candidats de l’opposition aux municipales : ces conseillers seront-ils élus, nommés, etc.?
Dans le projet constitutionnel de 2007, des postes de vice-présidents régionaux, nommés par le président de la République, auraient été créés en parallèle à ceux des gouverneurs. Ils ne l’ont pas été.
Concrètement, depuis 2008, plusieurs gouverneurs d’opposition se plaignent d’érosion de leurs pouvoirs et de leurs transferts budgétaires fédéraux, de « nationalisation » d’infrastructures portuaires ou hospitalières, etc. qui leur apportaient des revenus autonomes.
Ce sont les plaintes du maire du Grand Caracas, Antonio Ledesma, totalement ignoré par le président qui a nommé Jacqueline Farias chef du gouvernement du district capital, une nouvelle institution.
Les plaintes aussi de Cesar Perez Vivas, gouverneur de Tachira, de Henry Falcon (transfuge du PSUV) dans Lara. Ils seront parmi les vedettes de l’opposition en décembre (entrevues à Radio-Canada, 2010).
Faute de clarté, les maires et les gouverneurs d’opposition redoutent une lente substitution des institutions qu’ils occupent par de nouvelles, dans le cadre du projet de « socialisme du XXIe siècle » d’Hugo Chavez.
N’a-t-il pas dit : « J’ai déjà mes candidats, comme Diosdado Cabello (proche et successeur possible d’Hugo Chavez) et Elias Jaua (vice-président ) pour avoir des gouverneurs avec qui je pourrai travailler? » (Últimas Noticias 11/9/2012) Prochaines nominations?
Même après la victoire éclatante d’Hugo Chavez aux élections présidentielles, la lutte entre droite et gauche au Venezuela continue de plus belle.

Vive les élections!